29 - Tubes à faible Vp -


Pour qui sonne le glas... ? ...

1955... Le transistor, qui vient d'atteindre l'âge de raison après sept ans de développements, devient un concurrent redoutable pour les tubes classiques qu'il supplante déjà dans les postes portatifs en éliminant les coûteuses piles haute tension.

Pour les fabricants de lampes il devient urgent de réagir afin de préserver, au moins pour un temps, les énormes investissements consentis dans le passé ainsi que des circuits commerciaux encore rentables pour les tubes.

Plusieurs réponses viennent des deux cotés de l'atlantique :

Aux U.S.A., un peu avant les tubes Européens, sort une série de nombreux tubes, tous chauffés sous 12,6 V, dont la 12AD6, heptode changeuse de fréquence, est caractéristique, sa "haute tension" est également de 12 volts. Ces tubes acceptent des différences importantes de la tension filament (10 à 16 volts) consécutives aux variations du régime moteur plus ou moins bien compensées par le régulateur de la dynamo ou de l'alternateur.

En Europe une série de lampes pour "auto-radio" voit le jour en 1957.

Elle se contente de 6 ou 12 volts en guise de haute tension.

Citons la EF98 pentode a pente fixe, 1 mA/V pour Va 6 volts et EBF83, double diode pentode à pente variable 0,45 mA/V sous 6 volts plaque.

La série comporte également la changeuse de fréquence (ECH83), mais pas d'amplificateur BF de puissance, cette fonction étant déjà du domaine des transistors du moment.

Une double triode ECC86 arrive en 1962 : avec 12,6 V plaque elle offre une pente de 4,6 ma/V remarquable pour une si faible tension.

Si l'amélioration est sensible, il reste le handicap des dimensions très supérieures à celles des transistors ainsi que de la consommation du filament inutile chez les nouveaux venus... l'opération se soldera par un échec.


28D7


28D7 et autres lampes basse tension plaque

D'autant que les tubes alimentés en basse tension ne sont pas vraiment une nouveauté :

J. NAEPELS, dans une de ses rubriques "Surplus", décrit le récepteur grandes ondes BC1206-A employant des tubes conventionnels (6K7-6SA7...) dans la partie haute fréquence, deux tétrodes 25L6 se chargeant de l'amplification basse fréquence ; le tout alimenté en 28 V tant pour les filaments que pour la haute tension.

Dans sa version CM ce poste utilise des tubes 14H7-14J7-14R7 en HF et une double tétrode 28D7 amplificatrice BF, ce dernier tube étant spécialement conçu pour fonctionner sous 28 V plaques.

On retrouve ici l'utilisation de la tension négative que présente la grille de l'oscillatrice du changeur de fréquence, pour polariser correctement l'étage final basse fréquence.

Il ne faut pas croire que l'emploi de ce genre de tube soit limité aux fréquences peu élevées : prenons le cas du récepteur ARN5 (aide à la navigation aérienne) des années 40 fonctionnant un peu au dessus de 300 MHz : en plus de la 28D7 amplifiant les signaux BF on y trouve des 6AJ5, dans l'amplificateur MF vers 21 MHz, et en multiplicatrices de fréquence pour l'oscillateur local 310 MHz, et, pour faire bonne mesure, des 12SN7-12SR7, le tout alimenté sous 28 volts plaques.

Pour clore ce sujet, on peut remonter à la lampe bigrille fonctionnant sous une dizaine de volts plaque : Marc CHAUVIERE en donne une large description dans le QST Français de Juin 1926... tout en précisant que cette lampe est "connue depuis de nombreuses années" (le brevet de LANGMUIR date de 1913). Dans un cas limite on utilise les bigrilles sans tension plaque, la seule différence de potentiel étant celle de l'extrémité positive du filament (+4 V) auquel on relie la plaque.

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