8 - L.C.T. L.M.T. -
Si PHILIPS, R.C.A., TELEFUNKEN, pour n'en citer que quelques uns, sont bien connus en raison du nombre de tubes grand public qu'ils ont fabriqué, d'autres sont moins célèbres, leur production restant le plus souvent réservée aux utilisations professionnelles de pointe.
L.C.T. (Laboratoire Central de Télécommunications) L.M.T. (Le Matériel Téléphonique) sont intimement liés au développement des UHF, faisceaux hertziens et même Radar, ce depuis les années trente.
On trouve une chronologie détaillée de leurs activités dans le livre de A.VASSEUR : "de la T.S.F. à l'électronique".
Ayant, modestement, contribué aux fabrications spéciales de L.C.T. dans les années 50/60 sous forme de certaines pièces en matières plastiques, nous avons à coeur de citer quelques uns des tubes de cette époque, souvent repérables par un beau sigle LCT-LMT jaune, sur fond noir pour certains tubes.
Une part assez connue de l'activité sera la fabrication des tubes dérivés des "Stabilovolts" allemands dont les STV 280-40 et STV 280-80 deviendront RT 280-40 et RT 280-80 pour ne mentionner que ces deux types.
Pour les autres, faute de catalogue, notre point de repère est la numérotation : disons, en simplifiant grandement, que les tubes de la série 3000 sont souvent des tubes LCT/LMT :
- 3868 LMT thyratron de puissance pour commande de gros moteurs électriques
- 3870A également thyratron de puissance avec une très belle verrerie (sur le plan esthétique...)
- 3313CA tube relais a cathode froide LCT dont la structure interne avec deux demi-coupelles entourant l'électrode d'amorçage est caractéristique
En dehors de ces tubes qui sont généralement réalisés suivant un cahier des charges particulier, LCT/LMT fabrique des tubes existant déjà par ailleurs :
- 3074A double triode LMT, avec sorties des plaques sur le dessus, équivalent de la 2C34 (?)
- 3852A triode coaxiale hyperfréquence avec repérage LCT-LMT par gravure en creux des ailettes, similaire à 2C39A-7289
Enfin, avec le 3901A, nous arrivons a la branche "nucléaire" de LCT qui réalise vers 1950/1960 de nombreux compteurs Geiger-Muller sous licence du C.E.A. (Commissariat à l'Energie Atomique), séries 3B-3G-10B-10G etc. Le 3901A est un régulateur de tension à effet Corona pour alimentation des tubes Geiger-muller vers 500 volts sous faible débit.
Le TGC1/1B83, qui n'est pas de la fabrication L.C.T, est typique des tubes Geiger Muller "cloche" : une feuille de mica très mince ferme le bout du tube tout en permettant le passage, donc le comptage, des particules Alpha ou rayons Bêta de faible énergie. Ce tube mentionne le poids au centimètre carré de la feuille obturatrice, élément déterminant de sa sensibilité : ici 2,5 milligrammes au centimètre carré. A son coté nous trouvons un dosimètre SEQ4-0,2R de la Sté. LA PHYSIOTECHNIE.
Ressemblant à un banal stylo, il permet de déterminer la dose de rayonnement auquel a été soumis son porteur, 200 milliroentgen maximum dans ce cas. Ce dosimètre utilise un électroscope associé à une chambre d'ionisation, le tout chargé comme un condensateur classique qui voit ses armatures se décharger sous l'action des rayonnements gamma ou "X".
Un fin fil de quartz, par ses déplacements devant un cadran, indique la dose reçue.
Voici un très joli tube... la triode 3316A utilisable a 750 MHz maximum.
Michel ADAM donne des détails sur ce tube, ainsi qu'une application, dans son livre sur "La Lampe Radio".