7 - Lampes miniatures


Lampes "batteries"...

Cette dénomination est quelque peu impropre puisque les lampes de l'âge héroïque (1915-1925) étaient déjà alimentées par des batteries au plomb, 4 V et 8O V, alors que nous voulons parler ici des lampes utilisant des piles comme source d'énergie.

De plus le filament des anciens tubes, alimenté sous 4 volts, présente une surface émissive dont le potentiel n'est pas constant vis à vis de la grille d'une extrémité à l'autre : ceci créant un problème de polarisation suivant l'extrémité du filament servant de référence.

Le souci de rendre autonomes et, par suite, les moins gourmands possible en énergie certains équipements donne, vers 1940, de nombreux tubes se limitant à 2 ou 1,4 V au filament sous 100 mA ou moins ; citons :

Ces tubes restent encombrants avec leur embase octale et une verrerie en rapport ; aussi l'arrivée en 1939 de la série miniature 7 broches permet un pas en avant vers la miniaturisation. Parfois appelée "cacahuète" cette famille comporte de nombreux modèles dont les plus utilisés seront :

Leurs dimensions sont très réduites, comparativement aux modèles précédents : diamètre 19 mm pour une longueur totale n'excédant pas 55 mm soit un volume toujours inférieur au quart de celui des tubes classiques. Leurs applications sont nombreuses, la plus célèbre, avec le Talky-Walky BC611 travaillant vers 5 MHz, dote le simple fantassin de possibilités de communications inconnues jusque là. Un autre équipement utilisant ces tubes, BC1306, sera encore fabriqué en 1955 dans la version AN/GRC9 comportant plusieurs gammes.

La diode 1A3 occupe une place a part dans cette série avec sa cathode à chauffage indirect (1,4 V sous 150 mA) on la trouve dans les discriminateurs de fréquence des BC1335 et BC1000 où il faut disposer d'une cathode accessible séparément.





BC611

Prenez quelques lampes, des piles
Des quartz... secouez bien...
Vous obtenez un BC611...



La polarisation de la grille de commande de ces tubes, notamment l'étage de sortie BF, est un point parfois délicat à satisfaire : puisque la "cathode" n'est pas équipotentielle, et se trouve reliée a la masse générale, on ne peut utiliser ici l'auto-polarisation par résistance série. Divers moyens sont employés : une forte résistance de grille en utilisant le faible courant résiduel (3,3 mégohms dans la grille de la 3S4 amplificatrice de puissance basse fréquence du BC611, et 10 mégohms dans la grille de la 1S5 du même appareil).

Utilisation de la tension négative présente sur la grille de l'oscillateur du changement de fréquence.

Combinaison des deux procédés ci-dessus, en particulier pour le tube basse fréquence de puissance ou la tension de polarisation est plus importante. La solution luxueuse du BC728 ou une 3S4 séparée, montée en redresseuse, fournit une tension de polarisation adéquate.

Dans certains montages les filaments sont reliés en série, et alimentés par une pile de 4,5 V, voire 9 V, le tube final au plus près du potentiel positif afin d'obtenir une polarisation correcte.

La série de base consommant 50 mA sera suivie en 1956 de la famille DF96-DK96-DL96 se contentant de 25 mA. Noter que, pour l'étage final DL96, le courant plaque nominal de 5 mA n'est plus négligeable vis à vis de celui du filament ; on trouve déjà dans la documentation MAZDA RADIO 1952 des notes relatives à "l'écoulement de l'excédent de courant cathode" en shuntant les filaments des 3A4-3S4 par des résistances.

Cette même documentation indique que le trou central du SUPPORT de lampe ne doit pas être bouché ; certains tubes pouvant se présenter avec le queusot entre les broches... ? ...

Le problème de la consommation du filament étant résolu, reste celui de la pile haute tension 67 ou 90 V.

Pour remplacer ces coûteuses piles en présence du réseau électrique, on fait appel au redresseur monoplaque 117Z3 dont le filament est directement alimenté par le 115 volts alternatif : emploi parfois dangereux ; un fil du secteur étant plus ou moins directement relié au chassis, il y a risque de "châtaignes" entre terre et vis de fixation des boutons de commande.

Si le 117Z3 utilise un filament alimenté par la tension la plus élevée rencontrée sur les tubes classiques, on peut redescendre très bas avec le CK545DX RAYTHEON chauffé (?) sous 0,625 volt et 7,5 milliampères.

Cette série de tubes est très employée dans les postes portatifs jusque vers 1955 ou le transistor devient compétitif.




Tubes "Subminiatures"...

Après les tubes miniatures les "subminiatures"... pourquoi pas...


tubes subminiatures

Quelques tubes subminiatures sur un extrait des caractéristiques de la pentode 1AD4

Dès la fin de la guerre 39/45 la miniaturisation accrue du matériel portable amène les fabricants à sortir une gamme complète de tubes minuscules avec des fonctions équivalentes aux modèles conventionnels. Par exemple les 1V6, triode pentode, ou 2G21, triode heptode, sont des changeurs de fréquence comparables à la 6J8 octale. Les dimensions sont par contre sans commune mesure diamètre 35 mm sur 100 mm de haut pour la 6J8 contre 40 mm de long sur une section rectangulaire (approximativement) de 10x8 mm pour les nouvelles nées.

Coté alimentation 6,3 volts sous 300 mA au filament et haute tension, 250 V pour la 6J8 ; 1,25 volt sous 40 ou 50 mA... pour le filament des petits tubes et une haute (?) tension de 45 voire 22,5 volts. Les sorties s'effectuent par des fils souples directement soudés au montage bien que de petits supports soient également employés.

Les autres fonctions habituelles sont bien sur également présentes :

On peut être surpris des faibles niveaux de puissance cités, mais ces tubes attaquent le plus souvent un écouteur (et non un haut parleur) comme c'est le cas des appareils de prothèse auditive où est largement employé le DL67. De nombreux appareils militaires utilisent naturellement ce genre de tubes :




Enfin les amateurs de Radio-commande de modèles réduits remplacent la triode à gaz XFG1 par les DF67/DL67 dans des montages plus élaborés (voir schéma).


radiocommande

Emetteur et récepteur de Radio-Commande du milieu des années cinquante...

Coté émission c'est ultra simple... un auto oscillateur, pas de quartz... A la réception une super-réaction, suivie de deux DF67 dont les filaments sont alimentés en série... ils se contentent de 0,625 volt sous 13,3 mA. De tels montages, qui sont commercialisés par la Société TELE CONTACT à Saint-Satur dans le Cher, fonctionnent sur 72 MHz (on notera la très petite taille du relais UGON qui se fabrique toujours... quarante ans plus tard...). Pour monter plus haut on trouve le DC70 utilisable en oscillateur a 500 MHz. Les lettres CK précédant la référence d'un tube sont la marque de RAYTHEON, spécialiste de cette série.


relais




Pour du matériel professionnel devant assurer un service sans défaillance on trouve, dans la série SQ (Sécurité-Qualité), une gamme dont la verrerie est de même dimensions mais de section ronde au lieu de rectangulaire, les fils de sortie répartis sur un cercle et non plus en ligne comme sur la série précédente ; également les tubes ne sont plus à chauffage direct mais pourvus d'une cathode avec un filament alimenté en 6,3 volts :

Des fonctions plus spécialisées sont également présentes :


CV469/EA76

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