1 - Pourquoi ?

image



Après avoir utilisé durant quarante ans des tubes électroniques très divers, nous assistons à leur disparition de pratiquement tous les domaines où ils régnaient sans partage.

Pour l'heure, les plus encombrants d'entre eux survivent dans les téléviseurs sous forme de cathoscope... pour combien de temps encore, les écrans LCD approchent sournoisement.

Au long de toutes ces années nous avons réalisé nombre de récepteurs radio, conventionnels ou pour ondes courtes, récepteurs de télévision, émetteurs ondes courtes ou hyperfréquences ; générateurs ou instruments de mesure, ceci au gré de notre seule passion du moment.

Tout cela étant du domaine Amateur, offrait l'avantage d'une totale liberté, ce qui n'était pas le cas des Ingénieurs et Techniciens des grandes sociétés d'électronique que notre activité professionnelle nous a fait rencontrer. Ceux-ci, contraints de réaliser du matériel de haute qualité, avec une obligation de rentabilité, n'avaient pas toujours une situation enviable. Par contre, à leur contact, nous avons entrevu l'immensité du champ des applications de la vaste famille des tubes "radio".

Ceci a également contribué à remplir un peu plus les cartons où dorment, parfois depuis longtemps, une multitude d'ampoules de verre ou métal conservées "pour le cas où".

Plusieurs fois la tentation a été grande de jeter le total, devenu périmé en ces temps de circuits intégrés ultra sophistiqués.

Au dernier moment l'impression de commettre un sacrilège faisait remettre a plus tard... la raison l'emportait sur la pulsion.

Dans l'intervalle, par récupération ou échange, la famille ne cessait de prospérer, contre toute logique ; néanmoins seuls des éléments présentant quelque originalité étaient admis à y figurer.

Les critères du choix étaient souvent fort éloignés du coté technique de la fonction du tube puisque, de toutes façons, il n'y avait aucun espoir de l'utiliser.

L'aspect d'une ampoule de forme originale, ou une verrerie laissant entrevoir une architecture délicate, suffisaient parfois.

Grâce soit ici rendue à ceux qui réalisèrent ces cathédrales miniatures que sont les tubes "gland", ceci en grand nombre (on est loin de la pièce unique des cristalleries de Baccarat).

Un examen au projecteur de profil d'un tube "Fotos", ou aux rayons X d'un klystron 2K25 rend admiratif.

Petit à petit une sélection s'opéra d'elle même autour de "familles" spécialisées que nous retrouverons plus loin. Il ne s'agit pas ici de collection au sens habituel du mot, mais plutôt d'un retour en arrière... pour le plaisir...

En conséquence seul un nombre restreint des tubes conventionnels figure ici 6AK5-12AT7-ECC40... représentants isolés de familles nombreuses et incontournables.

Avant de poursuivre, nous voulons rendre hommage à la collection du Musée des Arts et Métiers, à Paris, ou une modeste vitrine expose, en une centaine de pièces parfaitement choisies, toute l'histoire des tubes électroniques... Pour nous c'est LA référence.



Egalement nous devons dire quelques mots des hommes, présents ou disparus, qui ont contribué à notre connaissance du champ d'emploi des Tubes.

Paul BERCHE

Il est impossible de s'intéresser à l'histoire des lampes et de la T.S.F sans rencontrer son nom en fin d'un article technique ou en couverture d'un des nombreux livres écrits par lui.

"Pratique et Théorie de la T.S.F" dont la première édition remonte à 1926 constitue, encore aujourd'hui, une référence majeure sur la technique radio-électrique. Souvent réédité, jusqu'aux années soixante, c'était le livre de chevet de nombreux amateurs qui, comme nous même, y trouvaient réponse à toutes leurs questions.


Paul Berche

Paul BERCHE (8BN) vers 1925

Non content de signer de son nom des articles dans le QST français, il en écrivait d'autres, dans la même revue, sous le pseudonyme de Sydney THOMSON.

Il fut également rédacteur en chef de la revue "l'Antenne".

En plus d'un réel talent didactique, il était animé par la fièvre de l'expérimentateur, toujours prêt à essayer un nouveau montage.

Poursuivant jusqu'au bout la rigueur de son raisonnement il écrivait, dans les premières éditions de son fameux livre, Tétraode ou Pentaode en opposition au pentode des anglo-saxons, ou au penthode d'origine germanique ; en se référant à "l'esprit rude" du O du grec Odos (cf page 727 de la cinquième édi tion où il développe ses arguments).

Charmant homme, aussi à l'aise avec les langues qu'avec les électrons...

Nous lui devons beaucoup.



Si nous n 'avons pas eu l'honneur de le connaître, nous avons croisé, parfois brièvement, la route d'autres électroniciens remarquables :

Bien sûr il faut aussi citer ceux qui, en écrivant des articles ou livres originaux, montraient que l'emploi des lampes en réception radio n'était qu'une facette du diamant :

Mais il nous faut arrêter, la liste serait trop longue... dommage.

Indissociables de la petite histoire de l'électronique quelques Maisons de vente au détail de tubes ou composants doivent être citées. Connues par leurs annonces publicitaires dans les revues de "T.S.F." au tout début des années vingt, elles sont toujours présentes soixante dix ans plus tard, certaines ayant toutefois changé tout ou partie de leur activité :

Auparavant nous fréquentions assidûment le magasin du Bd. St. Germain, attiré, comme beaucoup d'autres, par un remarquable catalogue proposant tout ce qui pouvait intéresser un amateur, ceci toujours en matériel de qualité.




Pigeon voyageur 1



Pigeon voyageur 2
<<< Plan >>>