Si, pour les récepteurs classiques, le problème des fluctuations secteur est réglé par les tubes Fer-hydrogène, certains équipements professionnels demandent, en plus, une régulation de la haute tension.
En particulier les oscillateurs des récepteurs ondes courtes ou autres générateurs de signaux font grand emploi des régulateurs de tension à gaz. Leur tension de fonctionnement dépend de la nature et de la pression du gaz de remplissage qui est, dans le cas général, du néon.
La gamme allant d'environ 50 à 150 volts, nous devons citer les plus modestes de ces tubes qui, bien que n'étant pas des régulateurs au sens strict, sont très employés : les témoins au néon incorporés dans les boutons des minuteries de garages et autres caves obscures.
Leurs cousins CV2208/G50/1G (50 V) ou NE2 (67 V) sont ceux présentant les tensions les plus basses et, bien qu'incapables de réguler un courant notable, ils sont largement utilisés comme tension locale de référence, ou en liaison entre tubes dans les oscilloscopes TEKTRONIX dont ils assurent les couplages en "continu". Au delà commence la vaste gamme des régulateurs classiques :
La liste est longue ; les variantes portent tant sur la tension qui monte jusqu'à 150 V (0B2/VRl50) que sur le support : 7 broches du STV85/10-0G3, locktal du 85A1, transcontinental du 4687 (que l'on trouve également, sous la même référence... en culot octal), ancien culot 4 broches des 7475, ST130 MAZDA, VS110A, voire subminiature du CK5787.
LMT propose certains régulateurs sur le culot B14 des ampoules d'éclairage.
Le STV150-15 utilise le support militaire allemand à contacts latéraux.
Si la forme classique coaxiale des deux électrodes est respectée par la plupart des tubes, on rencontre des exceptions notables : les électrodes annulaires (coaxiales toutefois) du 7475, ou les tiges imbriquées en spirales dans la belle ampoule sphérique du 4357.
En fonctionnement la couleur rose violacé de certains est du plus bel effet. Dans la documentation MAZDA de 1964 (page34) on trouve mention d'une caractéristique peu connue des tubes régulateurs à gaz : leur tension d'amorcage dépend légèrement de l'éclairement externe des tubes (gamme 0-550 lux) qui provoque une pré-ionisation du gaz de remplissage.
Avec changement du gaz de remplissage, par de l'hydrogène, on passe aux tensions nettement plus élevées requises par les tubes Geiger-Muller utilisés au milieu de leur tension de "plateau" (quelques centaines de volts).
Nous trouvons les 3901A de L.C.T ou GV5A/1500 de VICTOREEN utilisant la décharge par "effet corona", suivant la loi de PASCHEN liant la tension d'isolement à la pression du gaz contenu dans une enceinte. Dans cet emploi les courant se chiffrent toutefois en microampères au lieu des milliampères habituels.
S'il est possible d'obtenir des tensions plus élevées par mise en série de plusieurs tubes, il existe une autre solution, prête à l'emploi, la série des "Stabilovolts" allemands (STV), dont les "RT" de la Sté L.M.T. sont les équivalents.
Remplis de néon, et constitués comme une chaîne de régulateurs à partir d'électrodes concentriques en forme de coupelles à fond plat, ils délivrent simultanément 4 tensions échelonnées tous les 70 volts (70-140-210-280 volts). Suivant leurs dimensions le courant maximum régulé est de 40 mA (STV280-40) ou 80 mA (RT280-80)... voire 150 mA.
Leur mise en oeuvre demande une série de résistances en pont pour assurer l'amorçage et l'équilibrage des courants entre les électrodes (cf. RADIO-REF 1947 et Emetteurs de petite puissance sur ondes courtes, Tome 2).
A noter l'avertissement sur l'emballage des Stabilovolts interdisant leur exportation aux U.S.A. ... en ce temps là...
Ces tubes, surtout les modèles 80 mA, sont mécaniquement assez fragiles, et il n'est pas rare de trouver des fêlures dans leur verrerie. D'autres tubes de la gamme STV ou RT ne délivrent qu'une tension (RT75-15 STV150-20) le premier nombre indiquant la tension, le second le courant maxi. Certains tubes LMT portent également leur référence PTT (PTT3000 pour RT75-15).