25 - Klystrons -

Abandonnons les tubes dérivés de la triode de base pour voir ceux utilisant des principes de fonctionnement différents, car on sait depuis longtemps produire des oscillations par l'emploi non orthodoxe des tubes : oscillateur BARKHAUSEN qui alimente la grille par une forte tension positive, la plaque étant également portée à une tension positive, mais plus faible. Dans cette configuration les électrons issus du filament dépassent la grille pour finalement y revenir après quelques oscillations de part et d'autre.

On atteint les 1000 MHz, et même 2500 MHz avec la variante de PIERRET dans laquelle la plaque est rendue négative par rapport au filament. Tout cela est décrit par C. GUTTON dans "Télégraphie et Téléphonie sans fil" à la fin des années vingt (nous retrouverons les oscillations de BARKHAUSEN-KURZ dans les jauges à ionisation utilisées pour la mesure des basses pressions).


6BM6

Le principe qui sera finalement retenu et développé pour les oscillateurs UHF dérive de la modulation de vitesse d'électrons soumis au champ, tantôt accélérateur, tantôt retardateur, d'une électrode dont le potentiel varie ; à la limite une simple grille de triode... D'espace de glissement, en paquets d'électrons, en réflecteur, en "modes"... nous arrivons au Klystron réflex, auto-oscillateur de petite puissance, qui est le seul à figurer ici. Pour de simples raisons de dimensions physiques les "grands" Klystrons ne nous passionnent guère, bien que capables de délivrer des dizaines de kilowatts en régime continu, voire des mégawatts en impulsions (ils avoisinent en effet une longueur de deux mètres et pèsent quelques centaines de kilogrammes). Réflexion... faite, nous débuterons par le 5837 qu'il est possible de confondre avec une triode a disques scellés (un comble...), il demande l'adjonction d'une cavité externe pour délivrer 55 à 110 milliwatts de 800 à 3000 MHz Le 6BM6 lui est pratiquement équivalent ; le 6BL6, de même aspect, couvre de 1600 à 6500 MHz.




Toujours dans le genre à cavité externe nous trouvons le 2K28 RAYTHEON (ou RK707B) utilisable de 1200 à 3700 MHz avec une puissance moyenne de 100 mW.


2K28

Le RK6043 donne 150 milliwatts de 2950 à 3275 MHz. De présentation proche du 2K28 il est ici monté dans sa cavité accordée par de nombreuses vis externes.

Pour l'anecdote le nom "Rumbatron" a été donné à ces cavités par le professeur HANSEN, pour évoquer le va et vient des électrons entre leurs orifices de couplage... comme dans la rumba...




Passons aux modèles à cavité intégrée au tube :


2K39 et 417A

Peut être une société à laquelle collaborait le professeur HANSEN déjà cité, et dont le nom est devenu générique de la famille... ? ...Les frères VARIAN sont toutefois considérés comme les "inventeurs" du Klystron... alors...


KR142B




Terminons avec le 726 : il couvre la gamme des 3000 MHz avec trois modèles repérés A-B-C, l'accord fin s'effectuant par un écrou carré qui pilote deux leviers déplaçant une paroi de la cavité résonnante. La sortie s'effectue par une petite ligne coaxiale passant au travers d'un support octal conventionnel. On note la ressemblance globale de ce tube avec une banale pentode 6K7, donc de petite taille comparativement aux modèles précédents.

De présentation strictement identique il existe également le 2K25 qui couvre avec un seul modèle la bande 3 cm (8500 - 9600 MHz).

Il est possible de le "pousser" un peu au dessus de 10.000 MHz en remontant les écrous positionnant la partie supérieure de la cavité (coté opposé au mécanisme d'accord).


726

Nous avons procédé de cette manière pour l'oscillateur local du récepteur de la première liaison "Amateur" entre la France et l'Angleterre sur 10 GHz... Tous les tubes n'apprécient pas ce genre de traitement et certains poussent un "ouf" de soulagement (?) au moment où cèdent les soudures de la cavité. Quoi qu'il en soit il ne faut pas espérer sortir plus de deux ou trois milliwatts d'un tube ainsi maltraité et qui demande, de toutes façons, un réajustement des tensions d'alimentation (les "modes" changent radicalement). Le 726 est toujours couplé à sa charge par un câble coaxial qui prend la suite de la courte ligne qui sort du tube ; dans le cas du 2K25 il est fréquent de monter le tube sur un guide d'onde avec variation du couplage par déplacement de la ligne coaxiale. Les 726 A-B-C et 2K25 sont des tubes remarquablement réussis qui seront très largement utilisés sur de nombreux Radars ou équipements périphériques : Radar AN/APS10 sur 3 cm avec le klystron 723A/B version préliminaire du 2K25... Analyseur de spectre TS148, couvrant de 8470 à 9630 MHz, qui mesure la fréquence, la puissance et la forme du signal provenant d'un Radar 3 cm. A signaler le beau cadran en spirale affichant la fréquence du 2K25.

Pour le 726 les emplois sont analogues, citons toutefois le bloc oscillateur/amplificateur WESTERN-ELECTRIC avec un 726B et deux pentodes 717, soldé a bas prix dans les "surplus" parisiens au début des années soixante...


2K25

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