6 - Lampes allemandes


1938-1945

Après le lancement des séries "Transcontinentale" (1934) et "Octale" (1936), et ne voulant sans doute pas être en reste, les Allemands sortent en 1938 la famille "Harmonie" de TELEFUNKEN, reprise ensuite par VALVO.

Sur un culot à 8 broches, réparties en deux groupes asymétriques (5 et 3) donc avec alignement automatique dans le support, on ajoute néanmoins un plot central avec un ergot détrompeur analogue a celui du culot octal... la ceinture et les bretelles...

Ce mélange d'un dérivé du support transcontinental et du point caractéristique du culot octal est quelque peu surprenant mais n'enlève rien aux qualités des tubes de la série.

La plupart de ceux-ci sont de construction "tout métal" et de dimensions identiques, diamètre 35 mm et hauteur 40 mm, ensemble très robuste découlant de l'assemblage, par soudure étanche au vide, d'un capot sur une embase munie de simples perles de verre pour sortie des connexions. Quelques modèles sont toutefois dotés d'une enveloppe en verre, ceux dont la taille des électrodes ne peut être réduite pour supporter la dissipation requise par la fonction de la lampe.


lampes allemandes

Citons :

La EZ11 également valve de redressement HT, mais avec seulement 250 V 60 mA et filament 6,3 V 0,3 A, conserve le boîtier métallique caractéristique. L'indicateur d'accord EM11, à sensibilité variable, est évidemment réalisé avec une enveloppe en verre, dont la forme renflée rappelle le EFM1 transcontinental. Les diverses électrodes des tubes de cette famille sont montées horizontalement, et non verticalement comme dans les autres séries, donc au plus prés de l'embase portant les traversées ce qui réduit d'autant les liaisons.

Toutes les fonctions classiques en réception sont présentes ici ; à savoir :

La guerre 39/45 arrête le développement de cette série qui sera supplantée par les "miniature" et "novale".




Egalement peu diffusées en dehors du matériel militaire, nous trouvons les lampes réalisées spécialement pour la Wermacht ou la Luftwaffe. En effet, dès la fin des hostilités, il n'est pas dans "l'air du temps" d'utiliser autre chose que des lampes américaines, bien que... nous verrons. Il est facile de séparer les tubes en deux groupes : ceux d'emploi plus ou moins général en réception et ceux réservés à l'émission.

Coté réception nous avons les lampes classiques, triode ou pentode de petite puissance dont l'aspect est souvent inhabituel avec leurs contacts radiaux et un blindage tubulaire en aluminium ajouré.

Chauffés sous diverses tensions de 2 à 12 volts, ces tubes sont très robustes et fonctionnent correctement à plus de 100 MHz.

Une de leur particularité est d'être généralement montés la tête un bas dans des supports spéciaux, un extracteur étant souvent nécessaire à leur démontage.

Ce type de montage découle d'une construction générale très compacte des émetteurs ou récepteurs Allemands, qui utilisent largement la fonderie sous pression de l'aluminium ou de ses alliages (magnésium).

Certaines parties isolantes sont moulées en matière plastique renforcée avec des fragments de textile : classée P42 cette matière résistant remarquablement aux chocs est largement utilisée pour divers boîtiers (téléphone de campagne) ; sa teinte rousse, marbrée par les renforts textiles, est aisément identifiable. Une application "civile" bien connue sera le boîtier du fer a souder instantané ENGEL LOTTER, très apprécié des dépanneurs TV dans les années 50/60... pour, entr'autres utilisations, allumer leur cigarette.

Les EZ6 et autres FUG16 font appel à un nombre restreint de tubes différents afin de faciliter la maintenance.

Voyons quelques tubes caractéristiques :


tubes caractéristiques


Au premier plan la RV12P2000 et son support.




Continuant avec les tubes réception, nous trouvons ceux spécialement prévus pour les VHF :

Ces quatre derniers tubes sont munis d'un capuchon aluminium collé sur le sommet du tube, donc à l'opposé des broches de liaison, un taraudage permettant le vissage d'un bouton d'extraction


LV1 et compagnie


LV1 et compagnie, à droite la TAM10 C.S.F...

Terminons avec la TAM1O, qui n'est pas son immatriculation allemande, et ressemble à s'y méprendre à une LD2 ; c'est une triode employée en VHF aviation longtemps après la fin de la guerre (notamment sur des altimètres) ; elle figure encore au catalogue CSF 1966 sous la double référence TAM1O/F6012. Côte à côte avec une LD2, le sigle CSF surprend quelque peu.

Passons aux tubes émissions où deux modèles auront une carrière imprévue :

Au moment de la reprise de leurs activités, interrompues par la guerre, les Radio-amateurs français se voient proposer diverses lampes, soit dans les "surplus" soit, à très bas prix, voire gratuitement, par l'administration, via le canal du REF (Réseau des Emetteurs français).

Dans le même ordre d'idée on trouve dans les "surplus" (CIRQUE-RADIO), soldés à bas prix, des équipements FUG16 dont le montage n'a pas été terminé... faute de temps... ? ...




Vers 1947 plusieurs articles sont consacrés dans Radio REF aux lampes Allemandes d'émission.

F8ZR propose la RL12P35 pour remplacer les tubes "zéro-bias" classe B d'origine américaine, très en vogue à ce moment mais difficiles à se procurer. Une paire de RL12P35 donne 75 watts BF avec G3 reliée à la plaque et G1/G2 reliées ensemble.

On obtient 130 watts de deux tubes dont les trois grilles sont reliées ensemble pour devenir une super grille de commande... ! ...

F8MX détaille le fonctionnement de ces tubes en modulation par la grille de commande ou la troisième grille, avec une sortie de 50 à 80 watts sur les bandes amateurs.

Il est rappelé que la RL12P50 est identique à la LS50 sur le plan électrique, la présentation étant différente.


RL12P50 - LS50

Malgré tout ces tubes sont moins utilisés que leurs homologues américains ; et il est possible de s'en rendre compte en comparant divers prix de vente dans les "surplus" fin des années cinquante (ce sont des "anciens" francs) : 813= 3900 francs 2C43=3500 francs 6AK5=400 francs RL12P35=450 francs.

Cela confirme que les tubes allemands n'avaient vraiment pas la cote... Ils ont une dernière revanche vers 1960-1965 dans les amplificateurs linéaires pour B.L.U. utilisés en "zéro-bias/grounded grid" façon "813 du pauvre", les spécialistes comprendront... ils sortent une puissance appréciable que l'on peut pousser jusqu'au moment où la grille se transforme en chaleur et lumière... Si ces tubes restent abordables, il est par contre plus difficile de trouver leurs supports : celui du RL12P35, en matière plastique assez ouvragée, qui se bloque par rotation de 1/8 de tour, doit être démonté d'un équipement réformé. Pour le LS50 il faut procéder de même pour récupérer le support dans lequel on glisse tout le tube.

Il est réalisé par rivetage de plusieurs pièces en aluminium, embouties ou serties, avec les contacts vissés sur une plaquette de stéatite très ajourée, donc assez fragile au montage de la lampe.




Pour terminer, une triode UHF plus récente, comparable aux tubes à disques scellés Américains deuxième manière (série "oil can" 2C39) mais nettement plus grosse.

LD7 isolement céramique, avec un gros radiateur aluminium démontable, elle s'utilise en impulsions jusqu'à 3750 MHz.

Avec 9000 volts plaque, courant crête 7,5 ampères, et des durées maximales de 10 microsecondes on obtient jusqu'a 20 kilowatts crête.

La disposition générale de certains tubes Allemands, a savoir capot aluminium et surtout les broches de sorties latérales, se retrouve sur le P2 S.F.R qui se veut polyvalent, utilisable aussi bien en émission de petite puissance qu'en réception jusqu'à 60 MHz.


LD7

- LD7 - La 2C39 donne l'échelle...




catalogue SFR (1)





catalogue SFR (2)

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