Il semble évident de disposer, sur le support d'un tube, de liaisons à toutes ses électrodes ; pourtant une série déroge à cette règle : les double triodes dites à "couplage électronique".
Dans ces tubes, la cathode de la première triode est reliée à la grille de la deuxième, à l'intérieur du tube, sans liaison vers le monde extérieur. Deux schémas pour préciser ceci :
A mi-chemin entre le "cathode follower" et le "cascode", cette technique, appliquée aux amplificateurs BF de puissance, donne des montages très simples donc économiques ; on remarquera le très petit nombre de composants.
Le schéma de base est pratiquement le même pour tous les tubes de la série.
Paul BERCHE évoque ces lampes dans la partie réservée aux "lampes complexes" de son ouvrage (cf. édition 1935 page 772) en détaillant le fonctionnement. Un des premiers tubes de la série, le 2B6, muni d'un culot Américain 7 broches, conserve toutefois l'accessibilité éventuelle à toutes les électrodes. Chauffé sous 2,5 V et 2,25 A, il donne 4 watts BF avec possibilité de 10 W en push-pull, avec une haute tension de 250 volts.
Ensuite vient la 6N6GT, marque GAMMATRON, qui, bien que montée sur un support octal ne donne pas accès à la "paire" cathode premier élément-grille du second tout en donnant également 4 watts sous 250 volts plaque. Elle est représentée sur les lexiques de lampes avec une résistance interne d'environ 30.000 ohms entre grille et cathode du deuxième élément.
La 25B5, sur support Américain 6 broches, marque ARCTURUS gravée sur le culot (ce qui empêche les changements d'origine... fréquents à l'époque), délivre seulement 2 watts BF, ceci étant honorable avec 110 volts plaque. Sa soeur 25N6 lui est identique au point de vue électrique, seul le support change et passe en version octale.
Ces tubes, dont la première grille, travaillant sans tension de polarisation est reliée à la masse à travers une résistance, sont relativement peu sensibles et demandent une tension BF de 15 à 25 volts pour donner leur maximum. Les deux éléments constitutifs de ces tubes sont très différents : celui de sortie étant nettement plus volumineux que l'étage d'entrée qui dissipe peu. Pour finir, voici le diagramme du tube 295 ancêtre, en 1930, de la série : il ne comporte qu'une cathode et la connexion directe grille cathode du deuxième élément laisse songeur...
Le diagramme interne de la 6N6 est, quant à lui, bien figuré (No 147) avec sa résistance intérieure entre grille et cathode de la triode de puissance. Nous ne montrerons (volontairement) pas de photographie de ces tubes qui, vus de l'extérieur, sont d'une banalité affligeante... rien ne les distingue réellement d'un tube conventionnel, c'est regrettable car ils sont originaux.