11 - Emission secondaire -

Si on rencontre un schéma comportant un tube dont le diagramme ressemble à celui de la figure ci-dessous, avec une deuxième plaque reliée à la haute tension, il peut s'agir non pas d'une diode-pentode classique mais d'un tube à émission secondaire : les premiers, apparus vers 1938, sont les EE1-4696, remplacés par la tétrode EE5O et la pentode EFP6O vers 1960.


schéma

Rappelons brièvement le fonctionnement de l'émission secondaire : on sait qu'un électron qui rencontre un obstacle peut, si son énergie cinétique est suffisante, lui arracher d'autres électrons donnant l'émission secondaire. L'importance de cette émission secondaire dépend du potentiel d'accélération des électrons, de la nature du métal de la cible ainsi que de l'angle d'attaque de cette cible par les électrons primaires.

Avec un choix judicieux de ces éléments on accroît sensiblement le nombre d'électrons récoltés finalement par la plaque, cette "multiplication" donnant un tube à pente (ma/V) élevée. Dans les tubes qui nous intéressent, l'électrode origine de l'émission secondaire est appelée soit cathode froide, puisque non chauffée par un filament, soit "dynode", le dessin du tube représente cette électrode sous forme d'une anode complémentaire reliée à un potentiel intermédiaire entre masse et anode.

A ne pas confondre avec les tubes à faisceaux dirigés, descendants de la 6L6, dont les paquets d'électrons sont formés par les électrodes représentées par des sortes de "V" qui agissent par concentration des faisceaux crées par les grilles 1 et 2.

Le phénomène d'émission secondaire est largement employé dans les photo-multiplicateurs qui ont couramment 10 dynodes.




Utilisés aussi bien en HF qu'en BF ces tubes présentent une très forte pente pour l'époque : 14 ma/V pour EE5O, 25 ma/V pour EFP6O.


EE50 etc.

EE50 et EFP60, entourées des EF50 - EF55 - 63SPT - C3m

Il faudra attendre les tubes à grille cadre de la série EF183-EF184-EL183 pour obtenir des pentes comparables : dans ces derniers la grille est réalisée par bobinage sur un cadre métallique autorisant une grande précision dans le montage et les distances inter-électrodes.

On trouve également une très forte pente sur certains tubes à usage professionnel : 45 mA/V dans la E55L sur embase "Magnovale".

Bien que la forte pente de ces tubes les prédispose à l'amplification à large bande, on trouve (Paul BERCHE) un emploi original en déphaseur BF utilisant la dynode en deuxième plaque déphaseuse de 180°.


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